La volonté politique d’intégrer plus d’aliments locaux dans les assiettes commence à mettre la table. En effet, pas moins de cinq premiers ministres canadiens se sont fermement engagés à promouvoir les aliments locaux. Trois d’entre eux ont précisé vouloir voir plus d’institutions publiques s’approvisionner en aliments locaux, tandis qu’un quatrième a pour objectif de remplir la moitié de chaque assiette avec des aliments locaux!
David Alward, premier ministre du Nouveau-Brunswick, veut que les Néo-Brunswickois achètent des aliments issus de l’agriculture locale, surtout leurs bleuets. Voici quelques extraits du discours du Trône du Nouveau-Brunswick (prononcé le 27 novembre 2012).
« Pour répondre au désir de l’industrie d’étendre la production de bleuets au nord-est du Nouveau-Brunswick, votre gouvernement accorde une plus grande importance à l’identification de terres et d’infrastructures adéquates requises pour faire progresser cette culture. »
« Par sa stratégie d’expansion du secteur des aliments à valeur ajoutée, votre gouvernement s’est engagé à promouvoir les aliments produits par la collectivité auprès des résidents, des visiteurs et des commerçants. Votre gouvernement mettra tous ses efforts dans des initiatives visant à promouvoir les bienfaits des choix alimentaires sains. »
Greg Selinger, premier ministre du Manitoba, aspire à ce que les étudiants, patients, aînés et toute autre personne qui reçoit des soins dans un établissement financé par l’État, se régalent d’aliments locaux. Le discours du Trône du Manitoba (prononcé le 16 avril 2013) énonçait :
« Notre gouvernement soutiendra la nouvelle initiative d’aliments issus de l’agriculture locale et durable afin d’en augmenter l’approvisionnement auprès de producteurs agricoles locaux et de promouvoir le développement économique collectif en créant des liens avec les agriculteurs locaux pour ainsi offrir plus d’aliments sains et frais dans les institutions et les établissements publics. »
Darrell Dexter, premier ministre de la Nouvelle-Écosse, s’est engagé envers Buy Local, une campagne pour inciter à acheter localement. Voici deux points importants découlant du discours du Trône de la Nouvelle-Écosse (prononcé le 26 mai 2013) :
« La campagne Buy Local reçoit un grand appui des Néo-Écossais, qui savent que leurs agriculteurs et pêcheurs offrent les meilleurs aliments de la planète, et les plus sûrs. En achetant des aliments produits localement, non seulement les Néo-Écossais reçoivent-ils des aliments plus frais et plus sains, mais ils pratiquent aussi l’écoresponsabilité, ce qui est favorable sur le plan économique. »
« Mon gouvernement augmentera les efforts de Buy Local grâce à une campagne de sensibilisation et de marketing intensifiée, orchestrée par Select Nova Scotia. Ces efforts permettront de sensibiliser les Néo-Écossais au sujet de la provenance de nos aliments, tout en appuyant la croissance de l’exploitation agricole, les marchés d’agriculteurs, les poissons de la région et les initiatives en matière de marketing direct. »
Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario, ne s’est pas seulement nommée ministre de l’Agriculture, élevant ainsi l’agriculture ontarienne à un statut pleinement mérité, mais elle met également de l’avant une loi complète sur les aliments, la Loi sur les aliments locaux (projet de loi 36). Les objectifs de ce projet de loi sont :
1) de stimuler des systèmes et des économies alimentaires locaux qui soient fructueux et souples partout en Ontario
2) d’améliorer la sensibilisation envers les aliments locaux en Ontario, incluant la diversité des aliments locaux
3) d’encourager la création de nouveaux marchés pour les aliments locaux [Source : Loi sur les aliments locaux]
Le projet de loi comprend l’établissement d’objectifs et de cibles en lien avec les aliments locaux après consultation avec les intervenants, le travail continu avec des organisations du secteur public pour répondre aux objectifs et aux cibles, des rapports réguliers quant aux efforts pour soutenir les aliments locaux, ainsi que la mise en place de « Célébrez la semaine des aliments locaux de l’Ontario » et d’autres activités de sensibilisation.
Enfin, un tout nouveau degré d’appui du gouvernement provincial a été atteint pour les aliments locaux lorsque la première ministre du Québec, Pauline Marois, a déclaré la souveraineté alimentaire du Québec et promis que son gouvernement viserait à s’assurer que 50 % des aliments des assiettes du Québec proviendraient des fermes, des rivières et des lacs avoisinants.
« Que ce soit à l’épicerie, au restaurant ou dans les foyers québécois, les aliments du Québec seront élevés au rang de joyaux de notre économie, d’emblèmes de notre identité » a indiqué Mme Marois depuis sa circonscription rurale de Charlevoix-Côte-de-Beaupré. (Source : The National Post, 16 mai 2013).
En un mot, « L’avenir du programme De la ferme à la cafétéria est si brillant dans ce pays que j’ai besoin de porter mes lunettes de soleil », lance Joanne Bays, directrice nationale du réseau canadien De la ferme à la cafétéria.
Auteure : Joanne Bays, directrice nationale du réseau canadien De la ferme à la cafétéria