Des buffets à salades dans les écoles. Un oxymoron? Ce n’est pas le cas aux États-Unis où on a accordé une subvention pour le 4 000e buffet à salades plus tôt cette année. Dans le cadre de la campagne Let’s Move de Michelle Obama, plus de 10 millions de dollars ont été octroyés pour l’achat d’équipement de buffets à salades et en faveur d’une formation dans les écoles américaines. Le réseau De la ferme à la cafétéria Canada fait la promotion du même modèle au Canada et a pour objectif de voir un potager, une cuisine, un buffet à salades, un espace repas et une installation de compostage dans toutes les écoles canadiennes!
« J’estime qu’il y a au moins 300 programmes de buffets à salades au Canada. Le réseau De la ferme à la cafétéria Canada entend doubler ce nombre au cours des prochaines années », d’affirmer Joanne Bays, directrice nationale du réseau De la ferme à la cafétéria Canada. « Nous voulons que tous les élèves de ces écoles aient l’occasion de se régaler grâce à un buffet à salades regorgeant d’aliments frais en provenance de fermes, de champs et d’eaux avoisinants ».
En tant qu’étape vers l’atteinte de cet objectif, le réseau De la ferme à la cafétéria Canada a établi un partenariat avec un certain nombre d’organismes pour obtenir des fonds du Partenariat canadien contre le cancer afin de mettre en œuvre l’initiative Nourrir l’avenir de nos écoles. Augmenter le nombre de buffets à salades du réseau De la ferme à l’école dans le Canada atlantique est une partie importante de cette initiative! Ce printemps, avec le soutien des agriculteurs locaux, des éducateurs, des nutritionnistes, des développeurs communautaires, des élèves et des représentants d’ONG, sept nouveaux programmes de buffets à salades du réseau De la ferme à l’école ont vu le jour au Nouveau-Brunswick et un à Terre-Neuve.
Un buffet à salades, particulièrement celui que les élèves aident à préparer, offre des possibilités éducatives et gustatives infinies. À l’école secondaire Clement Cormier au Nouveau-Brunswick, pendant les cours de menuiserie, on a rénové le laboratoire de cuisine, des planchers aux armoires. Les cours d’horticulture ont permis de gérer le potager communautaire et de planifier l’installation d’une serre géothermique. Enfin, et surtout, dans le cadre des cours d’économie domestique, on a préparé le buffet à salades en soi qui est servi avec les aliments offerts à la cafétéria.
Malgré le lancement de leur buffet à salades au cœur de l’hiver, qui n’est pas une période favorable aux salades ou à la diversité des fruits et légumes frais locaux, leur école a vu les achats de salades monter en flèche, passant de deux à trois par semaine à la cafétéria à 80 au buffet à salades, même si celui-ci n’est offert que deux fois par semaine.
Dans les écoles primaires, les élèves sont également enthousiastes à l’idée de passer du temps dans la cuisine avec leurs amis pour préparer des plats qu’ils serviront à leurs camarades de classe. Les élèves de la cinquième année de la Centreville Community School se concentrent sur leurs tâches d’éplucher des carottes et des pommes de terre et de suggérer des réflexions sur le travail acharné des agriculteurs. Le sens du leadership que les élèves développent est évident puisqu’ils gèrent fièrement leurs listes de vérification des commandes et s’assurent de façon responsable que chacun des élèves reçoit la soupe et la salade d’hiver qu’ils ont commandées d’avance.
La majorité des buffets à salades du réseau De la ferme à l’école servent entre huit et douze plats mettant en vedette une diversité attrayante de couleurs et de saveurs qui incite les élèves à faire la file. Cela ne diffère pas de manger à un buffet; la plupart des gens veulent essayer un peu de tout lorsqu’on leur présente tellement de choix. Les données d’évaluation d’une école de Vancouver ont montré que seulement 7 % des élèves apportaient des fruits et des légumes dans leur sac à lunch, mais que 80 % des élèves choisissaient volontairement un fruit et des légumes lorsqu’ils mangeaient au buffet à salades.
Hormis le succès obtenu ayant pour résultat principal d’inciter les enfants à manger plus de fruits et de légumes, les écoles ont réussi à faire participer activement les élèves à l’apprentissage axé sur l’alimentation. La culture d’aliments est l’activité d’apprentissage à laquelle les écoles s’attaquent en premier. Même dans des climats neigeux, six écoles sur sept ont trouvé des moyens de démontrer le défi et la récompense associés à la culture d’aliments. Certains utilisent des laboratoires de culture d’intérieur, d’autres ont construit des planches de jardin et des serres qu’ils utilisent de façon saisonnière. En dehors de la culture d’aliments, les élèves acquièrent des compétences en matière de cuisine, de compostage et de service d’aliments.
Dans cette province peu peuplée où tout le monde semble connaître un agriculteur, beaucoup de personnes partagent le sentiment que toutes les écoles peuvent et devraient faire partie d’un mouvement en faveur du développement de l’économie locale en appuyant les agriculteurs locaux et en nourrissant bien les enfants. La plupart des travailleurs dans le domaine de la sécurité et de la distribution alimentaires font des observations expliquant à quel point il est facile de rencontrer les décideurs provinciaux pour parler d’idées et de solutions concernant le système alimentaire scolaire.
Malgré cela, les sept écoles font face encore à des défis. Il n’existe pas un grand choix de légumes locaux pendant l’hiver, ce qui rend le lancement de leurs buffets à salades en hiver d’autant plus difficile. Déterminer la quantité d’aliments à préparer pour un buffet à salades en libre-service est un art incertain et imprévisible, et il peut parfois y avoir un grand gaspillage de nourriture. Notons parmi les autres défis, essayer de maintenir les coûts à un faible niveau pour les familles tout en payant les agriculteurs équitablement.
L’avantage d’avoir sept écoles dans une trajectoire semblable qui se trouvent à proximité géographique (relativement) étroite est le partage d’informations en personne pour aider à surmonter ces défis. Leur deuxième rencontre, qui a eu lieu récemment, a conduit à des discussions ciblées sur la durabilité, le leadership, les partenariats, l’éducation et la communication. Elle a conduit également à des conversations sur l’importance des politiques d’approvisionnement et des contrats avec les fournisseurs d’aliments qui exigent que des produits locaux soient servis dans les écoles.
La récente demande de propositions pour des services alimentaires de l’Anglophone East School District a augmenté le niveau de l’approvisionnement alimentaire. Leur demande de propositions progressive englobe tous les éléments d’une approche scolaire et communautaire globale envers la bonne nourriture, allant des exigences en matière d’aliments locaux, d’aliments sains, d’apprentissage pratique pour les élèves, de salubrité des aliments et même, d’environnement accueillant pour les repas.
La rapidité à laquelle les écoles, les agriculteurs et les partenaires communautaires du Nouveau-Brunswick ont transformé les systèmes alimentaires scolaires pour offrir et présenter des aliments locaux sains aux élèves et au personnel a impressionné les gens partout au pays. Il ne serait pas surprenant que le Nouveau-Brunswick soit la première province à doubler son nombre de buffets à salades. La question après cela est : « quelle province sera la suivante? »
Pour de plus amples renseignements :
Roxana Atkinson, National Farm to School Liaison & Provincial Coordinator, Farm to School NB, Farm to Cafeteria Canada
delafermealecoleNB@gmail.com
http://www.securitealimentairenb.ca/
Pour entrer en contact avec les directeurs du réseau De la ferme à l’école dans d’autres provinces, consultez :
https://www.farmtocafeteriacanada.ca/fr/auto-draft/directeurs-regionaux/