Jess Schellenberg est étudiante à l’Université de Victoria, où elle poursuit une double majeure en études environnementales et sciences politiques, avec une mineure en éducation. Malgré sa pleine charge de cours, Jess réussit à trouver du temps pour diriger la section locale de Meal Exchange, ce qui depuis la dernière année consiste surtout à établir des liens avec les agriculteurs locaux pour apporter plus d’aliments locaux sur le campus. Pour ce faire, Jess se tourne vers le bureau de la durabilité de l’Université de Victoria, où elle travaille en étroite collaboration avec la responsable régionale du réseau De la ferme à l’école pour développer son rôle de coordonnatrice de la bonne alimentation responsable de la calculatrice de bonne alimentation sur le campus. Outil de vérification approfondie de la chaîne d’approvisionnement, la calculatrice a permis à Jess de mieux comprendre le pourcentage d’aliments de source communautaire achetés par l’Université, de sorte à pouvoir trouver des solutions viables pour faire augmenter ce pourcentage.
Une des solutions envisagées consiste à établir des liens entre l’Université et les agriculteurs locaux. Les interventions de Jess visent notamment à instaurer une alimentation saine, locale et durable sur le campus en collaboration avec TOPSOIL, une entreprise agricole locale située à Victoria. TOPSOIL valorise l’importance de l’innovation dans le système alimentaire en renforçant la capacité des milieux urbains pour qu’ils soient perçus comme solution viable pour l’alimentation locale. En plus d’établir des liens avec les systèmes alimentaires locaux, l’entreprise attache un grand prix à la durabilité de l’environnement et à l’esprit de communauté. Jess a passé du temps à nouer des liens avec TOPSOIL, d’abord à titre de bénévole et maintenant à titre d’assistante à la production. Établir une relation de confiance avec l’administration de l’Université et les agriculteurs locaux est un élément essentiel à l’instauration d’une alimentation saine, locale et durable sur le campus de l’Université de Victoria et, bien sûr, sur d’autres campus. Le travail de Jess servira de modèle pour les autres étudiants qui souhaiteront nouer des liens pour une alimentation locale sur le campus.
Selon Jess, lorsqu’on parle de systèmes alimentaires locaux, il est important aussi de reconnaître l’incidence marquée du régime alimentaire colonial. Avec ses collègues à l’Université de Victoria, elle travaille avec la Première Nation de Tsartlip à une initiative (Project Reclaim) conçue pour décoloniser la communauté en éliminant les espèces envahissantes. Jess reconnaît l’importance des initiatives comme celle-ci, car à son avis, les aliments peuvent servir d’axe de changement dans divers aspects de la vie : politique, justice sociale, bien-être des animaux, processus écologiques, santé humaine et résilience des collectivités.
Il est important de raconter des histoires comme celle de Jess afin que les étudiants puissent continuer de développer des liens entre le campus et la collectivité. Jess reconnaît que les campus universitaires sont des plaques tournantes de l’éducation et de l’innovation et qu’ils ont ainsi l’occasion de jouer un rôle pour créer un système alimentaire plus transparent, sain et durable. En modifiant leurs habitudes d’achat en faveur des aliments locaux et communautaires, les campus de partout au Canada peuvent avoir une incidence systématique sur l’industrie de l’alimentation.
Jeune spécialiste et activiste, Jess a appris par l’expérience que l’action directe, appuyée par une recherche éclairée et pratique, peut opérer des changements à l’intérieur d’institutions puissantes. Au moment où elle commence et poursuit son parcours de changement durable dans le monde, cette constatation l’habilite et l’inspire.