Découvrir la sagesse culturelle : L’approche de la FNHA en matière de Langue commune

Lorsque nous pensons à un langage commun, cela nous évoque souvent les mots employés dans nos conversations quotidiennes au sein de nos différentes régions. La langue est gardienne de nos histoires; celles qui ont été préservées par nos familles et nos cultures depuis des temps immémoriaux et qui continuent de croître et de façonner nos cultures pour les générations à venir. Cependant, nous ne pensons pas nécessairement à la diversité des langues autochtones ou aux personnes aux riches expériences de vie avec qui nous partageons le territoire à travers les provinces et les territoires.

En Colombie-Britannique, Kathleen Yung, une spécialiste en alimentation saine et en sécurité alimentaire travaillant auprès de la First Nations Health Authority (FNHA), ainsi que Fiona Devereaux, diététicienne et facilitatrice anti-raciste autochtone, et le Chef profesionnel Jared Qwustenuxun Williams, oeuvrant tous les deux pour Qwustenuxun Consulting, ont employé une lunette décoloniale afin d’identifier les termes communs utilisés dans leur travail afin de collaborer et de faciliter le développement de la boîte à outils Langue commune.

Vous pouvez visionner le rapport ici et l’enregistrement du webinaire ici (en anglais seulement).

L’élaboration de cette boîte à outils a été réalisée en explorant quatre concepts spécifiques liés à l’alimentation : les aliments traditionnels, la sécurité alimentaire, la nutrition et la médecine. Ces termes sont largement utilisés dans les systèmes alimentaires, les soins de santé, les écoles et d’autres domaines ayant un impact sur les communautés. L’initiative visait à « démasquer la pensée coloniale, à identifier les lacunes potentielles et à mettre en évidence les préjugés non adressés », pour finalement favoriser une compréhension plus profonde de ces termes du point de vue autochtone et des communautés régionales. L’équipe a contextualisé ces termes et s’est penchée sur les différents aspects de leur signification, afin de mettre en lumière leur importance de manière compréhensive.

Non seulement la préservation de la langue est importante, mais la compréhension des concepts et de l’impact qu’ils peuvent avoir sur différentes visions du monde sont d’une importance cruciale.

Les langues autochtones sont non seulement des méthodes de communication, mais aussi des systèmes de connaissances complexes qui se sont développés au fil des millénaires. Elles sont centrales à l’identité des peuples autochtones, la préservation de leurs cultures, des visions du monde, et de leur autodétermination. Quand les langues autochtones sont menacées, les peuples autochtones eux-mêmes le sont aussi (DNUDPA).

Dans la boîte à outils, les auteurs nous guident à travers les quatre termes essentiels et leur cheminement pour construire un parcours soutenant la sécurisation culturelle et l’humilité d’apprentissage. Le processus d’engagement y est réfléchi et critique.

Les conversations sur des termes communs comme la souveraineté et la sécurité alimentaire ont souligné des expressions telles que l’indépendance alimentaire, l’autodétermination, l’accès des communautés et la protection des écosystèmes qui nous entourent.

À l’instar des besoins des programmes alimentaires scolaires, les participant(e)s du processus de recherche ont constaté qu’il est difficile de bien travailler lorsqu’un enfant souffre d’insécurité alimentaire ou de faim (FNHA, p.5). Ils ont aussi identifié la notion d’aliments traditionnels, lesquels « évoluent et changent sous l’effet de nouveaux ingrédients et de nouvelles méthodes » (p.7), et les liens entre les Histoires des pratiques alimentaires autochtones depuis des temps immémoriaux. 

Les effets du colonialisme ont créé des impacts sur les habitudes alimentaires des peuples autochtones. Les auteurs ont indiqué que des termes comme « nutrition, [sont] enracinés dans le traumatisme » (p.9).  En outre, la gentrification de l’alimentation constitue un obstacle à l’accès aux aliments traditionnels pour les populations autochtones, car il est devenu physiquement et financièrement difficile de s’approvisionner.

En rapport avec le terme médecine, la médecine traditionnelle est un élément sacré de nos histoires, de notre relation à la terre et de nos cultures. On enseigne souvent que « l’alimentation est une médecine », un sentiment partagé par de nombreuses cultures (p. 16). Le fait de considérer la récolte et la cuisine comme sacrées modifie notre rapport aux aliments. 

Il est essentiel de comprendre ces mots dans toute leur profondeur lorsqu’ils sont introduits dans le discours, afin de favoriser la réconciliation et la réciprocité dans nos relations et de mieux comprendre l’impact de ces mots sur les Aînés et les communautés. Cette compréhension peut également nous aider dans notre démarche de désapprentissage pour nous permettre de nous détacher de la pensée coloniale et réfléchir à comment nous utilisons et nous rattachons à ces termes.

Nous sommes inspiré(e)s par cette ressource et nous sommes reconnaissant(e)s à tous celles et ceux qui y ont contribuée et l’ont rendue largement accessible. Nous vous encourageons à l’explorer, à réfléchir aux connaissances et à la sagesse qui y sont partagées et à envisager ce que les différents termes relatifs à l’alimentation et aux systèmes alimentaires peuvent vous apporter, à vous et à votre communauté scolaire.

Vous pouvez visionner le rapport ici et l’enregistrement du webinaire ici :

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